En réponse aux conclusions des réunions climatiques de Bonn organisées par les Nations unies en 2025, Nafkote Dabi, responsable des politiques climatiques chez Oxfam, a déclaré :
« Les négociations climatiques de Bonn ont une nouvelle fois mis en évidence le profond fossé qui existe quant à la question de savoir qui doit supporter le coût des dommages climatiques, de l’adaptation et de la transition vers des énergies alternatives aux combustibles fossiles dans les pays du Sud. Le refus des pays riches d’accepter leurs responsabilités et leur tactique dilatoire ont fait leur temps et ne profitent en fin de compte à personne. Le monde a besoin qu’ils prennent leurs responsabilités et paient leur dette climatique par le biais de financements publics sous forme de subventions afin de soutenir l’action climatique dans les pays en développement.
Dans un monde qui se dirige vers un réchauffement de 3 °C ou plus, tous les pays, en particulier les plus riches et les plus polluants, doivent faire pression pour que des plans climatiques ambitieux soient adoptés avant la COP30 au Brésil. Nous devons agir de toute urgence.
Nous sommes très préoccupés par le fait que les pays riches ouvrent toujours plus grand la porte aux investisseurs privés du Nord pour qu’ils tirent profit de la crise climatique. Il s’agit simplement d’une nouvelle tentative pour se soustraire à leurs propres engagements de mobiliser des financements publics pour le climat à l’échelle nécessaire. Les pays riches vendent le développement mondial, l’humanitaire et la transition énergétique comme des centres de profit au plus offrant. Cette approche est non seulement injuste – les populations les plus pauvres et les plus touchées du monde se voient privées de financements publics indispensables –, mais elle menace également d’aggraver leurs conditions de vie.
Le « financement privé » sera probablement le mot d’ordre d’ici à la COP30. Mais la vie des populations doit clairement être placée au centre des préoccupations et les grandes entreprises ne doivent pas simplement obtenir le feu vert pour accéder aux financements climatiques à des fins lucratives.
Ces discussions ont toutefois maintenu la possibilité d’une avancée décisive dans le processus de transition transformatrice et équitable vers l’abandon des combustibles fossiles et d’une transition juste pour tous. S’il est adopté à Belém, ce texte pourrait aider les travailleurs confrontés à la perte de leur emploi ou les communautés touchées par le risque d’une transition extractive. Il pourrait potentiellement rapprocher le monde de l’objectif de Paris et de la justice climatique. Nous avons vu les parties travailler dans un esprit de coopération et de bonne foi, et les organisations de la société civile jouer un rôle central dans les négociations. »