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Efficacité des achats humanitaires : demandes de l’IAPG aux donateurs, Groupe inter-agences pour les achats (IAPG), juin 2025

Publiée le 6 juillet 2025

Ce document de position du Inter-Agency Procurement Group (IAPG) met en évidence certaines des inefficiences causées par le manque d’alignement des exigences en matière d’achats entre les donateurs institutionnels du secteur humanitaire.

Contexte

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le rôle essentiel des chaînes d’approvisionnement dans la réponse humanitaire. Jusqu’à 65 % des fonds humanitaires sont dépensés par le biais de marchés publics, il est donc indispensable d’améliorer l’efficacité des achats. Les achats humanitaires doivent concilier plusieurs objectifs complexes : efficience économique, rapidité, transparence, conformité aux règles de financement public, et de plus en plus, durabilité. Le besoin de pratiques d’achat harmonisées et rationalisées n’a jamais été aussi urgent. Ce document vise à mettre en évidence les impacts opérationnels du manque d’harmonisation entre donateurs et à proposer des solutions concrètes, à l’échelle du secteur, pour améliorer l’efficacité et l’efficience des achats.

Principales conclusions

Sur la base d’une enquête menée auprès de 27 organisations membres de l’IAPG, le document met en avant cinq grands domaines dans lesquels les exigences des donateurs divergent et affectent négativement les achats :

  • Seuils de mise en concurrence : les seuils variables d’un donateur à l’autre obligent les ONG à appliquer les règles les plus strictes, ce qui augmente les délais et la charge administrative.
  • Éligibilité des coûts liés aux stocks prépositionnés : de nombreux donateurs n’autorisent pas les coûts engagés avant le début d’une subvention, ce qui décourage la préparation et la constitution efficiente de stocks.
  • Acceptation de la documentation numérique : l’acceptation inégale des dossiers d’achat numériques complique les processus d’archivage et d’audit.
  • Pratiques d’audit : la diversité des attentes et l’absence de normalisation des audits accroissent la charge de travail et le risque de non-conformité.
  • Règles des agences des Nations unies pour leurs partenaires d’exécution : les divergences entre les règles internes des agences onusiennes et celles imposées à leurs partenaires génèrent confusion et inefficience.

Recommandations

Pour relever ces défis, l’IAPG formule six recommandations stratégiques :

  • Passer de prescriptions détaillées à des principes harmonisés : les donateurs devraient adopter des principes communs d’achat plutôt que d’imposer des règles détaillées et parfois contradictoires.
  • Créer un forum dédié à l’harmonisation des achats : une plateforme multipartite devrait être créée pour coordonner les efforts de simplification et partager les bonnes pratiques.
  • Renforcer les stratégies de prépositionnement : les donateurs devraient reconnaître et financer plus largement les coûts de prépositionnement afin d’améliorer la préparation aux urgences et l’efficience économique.
  • Réformer l’utilisation des Humanitarian Procurement Centres (HPC) : il convient d’élargir la reconnaissance des HPC au-delà de la DG ECHO et d’étendre leur rôle dans les achats stratégiques.
  • Favoriser la collaboration entre ONG : encourager les achats conjoints, le partage de contrats et la mutualisation de l’évaluation des fournisseurs pour réduire les duplications et accroître l’efficacité.
  • Mettre en place un groupe de travail sur les achats médicaux : harmoniser les règles d’assurance qualité et d’achat de fournitures médicales entre donateurs pour réduire les risques et le gaspillage.

Conclusion

Le document souligne que l’harmonisation des exigences des donateurs n’est pas seulement une nécessité technique, mais un impératif stratégique pour renforcer l’efficacité, l’efficience et la durabilité de l’action humanitaire.

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